13. Rituels du livre
J’ai montré la dernière fois que le mouvement prophétique Alleluia des Indiens Kapon et Pemon de Guyane s’était propagé avec l’idée que le contenu de ses cérémonies provenait d’un livre que Dieu remit à son fondateur, Pichiwön. Si l’on fait confiance à la tradition orale, la vision inaugurale remonterait à la fin des années 1870. Cet aspect du culte Alleluia est resté stable au fil du temps. Je l’ai retrouvé dans les années 1910 (chez les Akawaio), 1950 (toujours chez les Akawaio), 1960 (chez les Patamona) et 1970 (chez les Pemon). Divers indices glanés dans la littérature donnent à penser que cette idée est toujours d’actualité chez plusieurs peuples kapon et pemon.
Cette « épistémologie » du livre, c’est-à-dire cette représentation de l’origine des discours et des pratiques du rituel, a-t-elle jamais pris une forme concrète ? A-t-elle débouché sur des « lectures » semblables à celles proposées par Sangama ou Júlio ? Les adhérents au culte de l’Alleluia ont-ils manipulé des livres au cours des cérémonies ?
Ma réponse va emprunter des chemins sinueux. Je commencerai en reprenant un extrait du journal rédigé par le jésuite Cuthbert Cary-Elwes, lors de sa visite de 1921 chez les Akawaio.
« Qui vous a enseigné l’Alleluia ? », demandai-je au chef. « Abel », répondit-il. « Et de qui Abel l’a-t-il obtenu ? », continuai-je. « De Noé », fut sa réponse. « Quand cela eut lieu ? Est-ce Noé qui est venu sur terre ou est-ce Abel qui est allé le voir au paradis ? », dis-je. « Abel vit Noé au paradis », répondit-il, très sûr de lui. « Comment est-il allé là-haut ? », continuai-je. Mais il ne voulut pas poursuivre la discussion dans cette direction. Il me dit que l’Alleluia provenait d’une feuille de papier descendue du paradis.
Jusque là, il n’était question que de l’idée du livre céleste garant de la valeur de l’Alleluia. Mais Cary-Elwes prit, à raison pour une fois, la déclaration de son interlocuteur au sérieux.
« Comme c’est intéressant, montre moi », dis-je. Il apporta une petite boîte capitonnée de coton dans laquelle reposait un morceau de papier blanc, vierge, formant un carré d’un demi-pouce de côté.
Le livre céleste pouvait donc prendre une forme matérielle. Comme dans le récit de vision de Pichiwön, le papier est soigneusement conservé dans une boîte. Mais il ne semble pas être attaché à un usage rituel.
Une vingtaine d’années plus tard, Frederick Kenswil relaya une série de rumeurs à propos d’un des successeurs akawaio de Pichiwön.
Après la mort d’Abel, un individu sans scrupule qui se faisait appeler Christ prit le contrôle du groupe. On dit qu’il accomplissait des miracles. Il pouvait, entre autres performances douteuses, transformer l’eau en kassirri (bière de manioc) et faire apparaître de nulle part des feuilles de papier couvertes de lignes d’écriture.
Finalement, Audrey Butt-Colson, lors de son séjour chez les Akawaio, obtint une dernière histoire, concernant encore un autre dirigeant de l’Alleluia.
Kwatin Akawaio disait avoir reçu de Dieu plusieurs lettres ou morceaux de papiers couverts de lignes d’écriture durant les dernières années. Une lettre était arrivée du paradis juste avant ma visite de 1957 mais il ne voulut pas me la montrer.
Ces témoignages, dans leur ensemble, ne sont guère concluants. Ils apparaissent certes comme d’évidentes matérialisations de la vision de Pichiwön. On rencontre dans ces récits akawaio des « livres » provenant du paradis, couverts ou non de lignes d’écriture, conservés dans des boîtes et soustraits en général au regard des blancs. Toutefois rien n’est dit d’une éventuelle « lecture ».
À vrai dire, l’existence de « livres » dans le cadre de mouvements prophétiques guyanais peut être décelée bien avant la vision inaugurale de Pichiwön, donc bien avant la naissance de l’Alleluia.
On sait par exemple que vers 1840, un Arekuna propagea le récit d’une vision au cours de laquelle l’entité créatrice Makunaima lui avait annoncé que les Indiens se transformeraient bientôt en blancs. Il semble qu’une cérémonie devait être effectuée régulièrement afin de hâter cette transformation. De nombreuses familles kapon et pemon se rendirent chez ce prophète, chargées de diverses offrandes. En retour il leur distribuait trois fragments de papier imprimé qui devaient leur servir « d’amulettes ». Il s’agissait, selon le naturaliste allemand Carl Ferdinand Appun,
de feuilles de livres et de journaux, parmi lesquels le Times, que [l’explorateur] Schomburgk avait utilisées afin de faire sécher ses plantes et qu’il avait laissées dans le Roraima après avoir décidé de réduire le volume de ses bagages autant qu’il était possible.
Une vingtaine d’années plus tard, le missionnaire anglican William Brett entendit lui aussi parler d’un prophète installé chez les Akawaio. Il se faisait appeler « Christ » et, à la suite d’une vision de Dieu, annonçait la venue d’un paradis terrestre où les marchandises des blancs seraient librement accessibles à tous.
Il donna à Capui, un des chefs akawaio, une « délégation de pouvoir » dont il prétendit qu’elle venait du Seigneur. Elle était cachetée d’un sceau de plomb et rédigée en caractères hiéroglyphiques de son invention. C’était l’époque des premiers succès des Mormons de Joseph Smith et l’imposteur semble l’avoir imité autant qu’il pouvait.
Je ne sais pas comment le récit de la lecture magique des tablettes hiéroglyphiques par le prophète américain Joseph Smith aurait bien pu se retrouver au fin fond de la forêt guyanaise et, de toute façon, là n’est pas l’important.
Le document, astucieusement rédigé en caractères hiéroglyphiques, avait été remis au chef. On lui avait dit qu’il s’agissait d’une délégation de pouvoir provenant de Makonaima, le Tout Puissant, invitant les peuples de la région à se rassembler et à venir rendre visite au prophète
On ne sait à peu près rien d’autre de ces mouvements prophétiques guyanais. On observe seulement que l’idée d’un livre venu du Ciel et rédigé par une divinité était déjà assez répandue au XIXe siècle. Pichiwön ne fit que la reprendre. L’idée du livre comme source de savoir prophétique est donc, dans les Guyanes, plus ancienne et plus stable que le culte Alleluia, le mouvement messianique le plus stable de toute l’Amazonie.
Malgré cela, il n’est toujours pas question de « lecture » de livre dans l’ensemble de ces rituels. C’est pourquoi je propose maintenant d’ouvrir le journal d’expédition de Theodor Koch-Grünberg, un ethnologue allemand présent dans la région en 1911. En dehors d’une brève note publiée par un explorateur en 1884, Koch-Grünberg est le premier étranger à avoir décrit (brièvement et à contrecœur) le culte Alleluia.
Koch-Grünberg ne cessa durant son voyage chez les « peuples sans écriture » de trouver des livres. Ainsi, le 31 septembre 1911, dans le village Kaualiánalemón, il rencontra le vieux Selemelá, un dirigeant taurepang de l’Alleluia.
La maison du chef est remplie de paniers, de boites et de paquets qui contiennent certainement des choses très intéressantes. Mais le vieillard les surveille avec méfiance et il m’interdit d’y jeter un œil. Avec réticence, il a fini par m’échanger un cahier in-octavo de vingt-trois pages imprimées, rachitique et défraîchi, contre une petite boite d’amorces pour fusil. C’est un livre de prières, Church Service for the Muritario Misión, Georgetown 1885, apparemment en langue akawaio, les voisins et parents des Taurepang. Il paraît que Selemelá possède une caisse pleine de livres et d’écrits de l’époque de la mission.
Treize ans auparavant, une autre mission scientifique, dirigée par Frederick Vavasour McConnell, avait elle aussi fait la connaissance de Selemelá. Il possédait déjà le même livre et quoique ni lui, ni ses fidèles ne sussent lire, il était capable de réciter certains passages par cœur et même de les localiser dans le fil du texte.
Koch-Grünberg prenait un plaisir évident à relater ces histoires de livres perdus dans la forêt sauvage. En juillet 1911, dans le village pemon de Koimélemong, il avait déjà raconté une anecdote semblable. Sa collection ethnographique n’était pas la seule à s’accroître continûment.
Ma bibliothèque s’enrichit également. Un Makushi m’a apporté un vieux livre imprimé, très bien conservé et garni de jolies illustrations. Il provient des missions anglaises autrefois établies dans le nord et contient la Genèse et les Évangiles en langue akawaio. Il manque la couverture. L’éditeur est « Gilbert and Rivington, 28 Whitefriars Street, London ». En échange du livre, j’ai donné à cet homme nu, qui ne sait évidemment pas lire, une boite de cartouches et deux amorces pour fusil.
C’est dans ce même village que se déroula l’événement clef que je cherchais. Koch-Grünberg y fut le témoin de la première cérémonie Alleluia dont une description nous soit parvenue. Danses collectives monotones, chants choraux comportant des mots d’origine anglaise, agenouillements réguliers – l’ethnologue allemand n’y vit rien d’autre qu’une pâle imitation du rituel chrétien. Il s’ennuya profondément. Il observa néanmoins de près le chef rituel makushi, nommé Tinapu.
[Tinapu] lit les prières d’un petit livre relié, de couleur rouge et déjà bien mal en point. Jusqu’à présent je pensais que c’était un livre de prières en anglais, toutefois en me penchant aujourd’hui par-dessus son épaule, j’ai eu la surprise de lire : The cow gives us milk. Thank you, good cow. C’est un livre d’enseignement élémentaire d’anglais !
Tinapu utilisait le livre en conformité avec la conception qui lui avait été transmise dans le récit de vision de Pichiwön. Il n’essayait pas de déchiffrer un texte. Il conférait une autorité surnaturelle associée aux blancs à un chant rituel qui, par ailleurs, faisait l’objet d’une transmission purement orale. Le prophétisme Alleluia comporta donc des scènes de « lecture » comparables à celles de Sangama et de Júlio.
Les anthropologues se plaisent souvent à raconter que les problèmes théoriques qui guident leurs recherches trouvent leur origine dans les petits faits anecdotiques qu’ils rencontrèrent durant leurs enquêtes ethnographiques. Il s’agit bien évidemment d’une légende. Néanmoins, il n’est pas impossible que la longue lecture que je propose de la Leçon d’écriture ait été impulsée par une scène dont je fus le témoin, en octobre 2001, chez les Sharanahua d’Amazonie péruvienne.
Son protagoniste était Fahuido, le fondateur du village de Gasta Bala. Au milieu des années 1960, l’ethnologue américaine Janet Siskind l’avait dépeint encore jeune homme.
Gustavo [nom espagnol de Fahuido], qui souhaite devenir instituteur bilingue et chef religieux, évite le plus possible les Péruviens du village d’Esperanza. Il tente d’asseoir sa supériorité en suivant le chemin du salut : il lit la Bible et se fait plus pieux encore que les Péruviens qu’il cherche à imiter. Gustavo tire une fierté légitime de ses études au camp de base de la mission [évangélique], du travail épuisant qu’il fournit pour apprendre à lire sa langue et celle des Péruviens. Il est également fier de sa montre, de ses lunettes de soleil et du récepteur radio acheté à la mission. Il cherche un moyen de s’affranchir des limites de sa propre culture tout en refusant d’adopter le statut subordonné que les Péruviens réservent aux Indiens au sein de la culture nationale.
Quand je l’ai rencontré, presque quarante ans plus tard, Fahuido était un homme accompli. Après avoir été pendant de longues années le principal collaborateur du Summer Institute of Linguistics, il avait fondé son propre village et il entretenait deux épouses. Suite à la mort accidentelle de son fils aîné, il avait demandé à Eugene Scott, le traducteur des Évangiles en sharanahua, de le baptiser. Ce dernier, qui ne savait trop comment répondre à cette requête inespérée, avait improvisé un petit rituel d’immersion dans le fleuve. Depuis ce temps-là, Fahuido se considérait comme un « croyant ». Le jour de mon arrivée à Gasta Bala, il avait organisé une brève séance collective de lecture des Évangiles en sharanahua. La première et la dernière dont je fus témoin. Cette conversion était connue de tous et on m’avait déconseillé de le solliciter, malgré son âge avancé, pour enregistrer des récits mythiques. L’opinion générale était qu’il méprisait ces histoires et que, le cas échéant, il les raconterait incorrectement.
À Gasta Bala, les après-midi des hommes étaient souvent consacrés au farniente. Au retour de la chasse ou de la pêche, qui occupaient toute la matinée, ils circulaient de maison en maison ou se balançaient dans un hamac. On discutait autour d’une boisson de bananes et d’arachides préparée par les femmes. Par où était passée la meute de pécaris ? Où pouvait-on trouver les fruits mûrs de la saison ? Qui étaient les amants de *** ces jours-ci ? Piradi était-il revenu d’Esperenza ? Avait-t-on des nouvelles d’Oussama Ben Laden ? C’est ainsi que je me retrouvais, un jour, allongé dans un des hamacs de la maison de Fahuido. Nous parlions de choses et d’autres lorsqu’il me déclara avoir été légèrement vexé par ma négligence. Comme tout le monde au village, il savait que j’avais entrepris une grande collecte des récits traditionnels sharanahua et il s’étonnait que je ne me sois pas encore adressé à lui.
J’acceptai immédiatement d’entamer une session d’enregistrement, curieux du contenu de ses versions. À vrai dire, les récits de Fahuido ne comportèrent à peu près aucun élément issu du christianisme. Tout au plus fut-il possible d’y repérer quelques jugements moraux inhabituels. L’originalité de ses narrations se situait ailleurs, dans le contexte de leur énonciation.
En effet lorsque je lui indiquai que j’étais prêt à mettre en marche mon enregistreur, il sortit d’un de ses sacs un petit livre, un recueil de prières chrétiennes traduites en sharanahua que le Summer Institute of Linguistics avait fait imprimer quelques années auparavant. Il chaussa ensuite ses lunettes et tint le livre ouvert devant les yeux, comme je l’avais déjà vu faire au cours de sa séance de lecture biblique. Cependant il n’en lut pas les textes. Il raconta lentement une série de récits mythiques qui lui avait été transmis oralement par ses grands-parents. Durant l’intégralité de l’enregistrement, il ne quitta pas le livre des yeux.
Je dois avouer que je n’ai jamais parfaitement compris ce qui s’était passé ce jour-là. Fahuido savait très bien lire et écrire. Que voulait-il me communiquer en gardant le livre devant les yeux ? Je pense que ce dispositif étrange lui permettait d’établir une distance avec la conception traditionnelle de l’auctorialité des narrations mythiques. Certes, en répétant ces récits il devait convenir, comme tous les Sharanahua, que ceux-ci provenaient, via une longue chaîne de transmission orale, des Êtres du temps passé (yoshifo). Mais il convoquait dans le même temps la nouvelle position d’autorité qu’il s’était forgée en apprenant à lire la Bible et en devenant un prédicateur chrétien. Ce dispositif paradoxal ne se stabilisa pas et, au cours des séances d’enregistrement suivantes, Fahuido laissa son livre et ses lunettes de côté.
Je pense maintenant que Fahuido rejoignait ainsi, à sa manière, le chef nambikwara Júlio, le chef paressi Manuel de Santos, le chamane yine Sangama et le maître de cérémonie makushi Tinapu. Tous utilisèrent le livre non pas pour en déchiffrer les lignes d’écriture mais pour en faire le vecteur d’une autorité nouvelle, associée aux blancs et à divers aspects de leur savoir. Cette autorité, ils s’en servirent pour renforcer la valeur de vérité de leur discours, acquérant ainsi un moyen supplémentaire de convaincre leurs auditoires respectifs non seulement de la valeur de leurs paroles mais aussi de leur nouvelle position dans l’espace social, position qu’il construisaient à partir d’une réflexion sur le monde des blancs.
Sangama voulut être le prophète des Yine, leur annonçant l’arrivée de marchandises et la fin de l’oppression exercée par les blancs. Tinapu, après Pichiwön, réussit dans le cadre du messianisme Alleluia là où Sangama avait échoué. Júlio fut délaissé par les siens en raison de la labilité de son alliance avec les blancs. Fahuido parvint à se hausser à une position de chef de village en se maintenant à mi-distance entre la culture orale sharanahua et celle livresque des blancs. Tous utilisèrent le livre de manière pragmatique pour négocier vis-à-vis des leurs une position nouvelle à partir de laquelle ils pourraient objectiver le savoir dont ils étaient les héritiers et le confronter au savoir qu’ils cherchaient à acquérir.
À suivre car, non, malgré les apparences, l’heure de la conclusion n’est pas arrivée.
Références
Audrey Butt-Colson, Fr Cary-Elwes and the Alleluia Indians (1998), Occasional Publications of the Amerindian Research Institute, p. 16 (Sur Selemelá et l’expédition McConnell), p. 106 (Récit recueilli par Cary-Elwes sur Abel en 1921 et « petite boite capitonnée »).
John Bridges (ed), Rupununi Mission. The Story of Cuthbert Cary-Elwes Among the Indians of Guiana, 1909-1923 (1985), Jesuit Missions, p. 153-154 (Récit recueilli par Cary-Elwes sur Abel en 1921 et « petite boite capitonnée »).
Frederick W. Kenswil, Children of the Silence: an account of the aboriginal Indians of the upper Mazaruni River, British Guiana (1946), Interior Development Committee, p. 14.
Audrey J. Butt, « The Birth of a Religion » (1960), The Journal of the Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland 90-1, p. 83 (Les lettres de Kwatin).
Carl Ferdinand Appun, Unter den Tropen: Wanderungen durch Venezuela, am Orinoco, durch Britisch Guyana und am Amazonenstrome in den Jahren 1849-1868 (1893), Costenoble, p. 342-343.
William Henry Brett, The Indian tribes of Guiana : their condition and habits (1868), Bell & Daldy, p. 259. (Délégation de pouvoir de Makonaima).
William Henry Brett, Legends and myths of the aboriginal Indians of British Guiana (1880), W. W. Gardner, p. 158. (Comparaison avec Joseph Smith).
Stela Azevedo de Abreu, Aleluia e o banco de luz (2004), Centro de Memória Unicamp.
Aleksander Posern-Zieliński, « Religious Ferment among the Indians of British Guiana at the Turn of the 19th Century » (1978), Estudios Latinoamericanos 4.
Susan K. Staats, « Historical Perspectives on Areruya Communicative Ideology » (2009), in Neil L. Whitehead & Stephanie W. Alemán (ed), Anthropologies of Guayana. Cultural Spaces in Northeastern Amazonia, University of Arizona Press.
Theodor Koch-Grünberg, Del Roraima al Orinoco, Tome 1, 1979 [1924], Ediciones del Banco central de Venezuela, p. 47-78 (Premier séjour à Koimélemong), p. 109-124 (Séjour à Kaualiánalemón).
Anne-Marie Colpron, « Contact Crisis : Shamanic Explorations of Virtual and Possible Worlds » (2013), Anthropologica 55-2, p. 379 (Autre exemple d’usage rituel du livre en Amazonie : « Certains chamanes shipibo-conibo illettrés ont introduit des textes écrits dans leurs initiations chamaniques : le chamane Lucio enveloppe de vieux journaux illustrés le récipient dans lequel il prépare l’hallucinogène ayahuasca, s’imprégnant de leur savoir et accédant ainsi à un univers urbain, avec ses maisons et ses voitures ; le chamane Artemio fait de la Bible un usage similaire et inclut quelques saints parmi ses esprits auxiliaires »).
Janet Siskind, To Hunt in the Morning (1973), Oxford University Press, p. 185.